Ah ce bon vieux racisme qui se cramponne à nos flancs l’air de rien. On a beau être citoyen du monde, d’obédience gauchiste, avoir écouté Tryo et porter des pantalons larges, le racisme n’est jamais très très loin. Finalement c’est tellement plus simple de se dire que le problème, c’est les autres, qu’on est quand même chez nous (mais c’est qui « nous » ?), que t’es pas raciste mais bon faut pas trop pousser non plus, que de toute façon on peut plus rien dire… La mécanique raciste, insidieuse, a le bras long.
Pourtant, tu n’es pas raciste, tu le sais, tu t’en convaincs tous les jours. Mais voilà. Tu peux pas t’empêcher de penser que n’importe quelle personne « issue de la diversité » (expression qui résume à elle seule toute l’hypocrisie raciste des formulations entourloupées juste pour parler des noirs et des arabes, en gros) est un candidat plus probable au vol de ton sac. Sauf bien sûr, s’il est bien habillé et troque sa casquette pour une cravate. Bref, le racisme c’est pas que la couleur de peau, c’est aussi social.