Devoir serrer la main de quelqu’un alors qu’on a les mains moites : gênance, mais gênance logique. On a peur, et à raison, de passer pour un mec à mains moites. Itou des gens qu’on connait mais pas suffisamment pour leur parler dans les transports, idem de toutes les tannées sociales qu’on se refuse à faire en culpabilisant. Mais il arrive parfois que la gêne ne se base sur rien, qu’elle n’ait aucune logique, aucun socle. Et là, on comprend moins.
Vous ne vous connaissez pas, mais désormais vous marchez côte à côte. Et c’est infernal. Si tu ralentis, tu as perdu. Si tu accélères, tu montres que tu es gêné. Mais en fait qu’est-ce que tu en as à foutre d’être gêné ? Ou de perdre ? Perdre quoi ? Pourquoi est-ce aussi gênant ? Aucune raison valable, la rue est à tout le monde.