Elle avait 30 ans. Elle travaillait de nuit. Lorsquâelle partait, son mari ronflait comme une bûche, et sa fille sâagrippait à  son manteau en pleurant : âNe pars pas !â Son fils restait silencieux, il était grand, il avait un an et demi de plus que sa sÅur. Deux jours plus tard, elle apprit quâun service hospitalier de la petite ville voisine cherchait une infirmière. Elle fut recrutée. Elle parvint à  acheter une maisonnette délabrée à  la périphérie du bourg. Elle prit un crédit. Pendant tout ce temps, elle se sentait comme un véritable bulldozer : ne pas regarder en arrière, continuer de lâavant, ne pas penser aux difficultés. Câest lorsque le camion du déménagement est reparti en laissant derrière lui un nuage de poussière quâelle a repris ses esprits. Câest lorsquâelle sâest retrouvée face à  une pile dâaffaires dans la petite chambre basse de plafond, quâelle a pris une grande gorgée dâair. Lorsquâelle a remonté du puits un seau dâeau pure et délicieuse. Lorsquâelle a allumé le poêle et que la maison sâest réchauffée. Dans cette jolie petite maison un peu vétuste, ils devraient pouvoir être heureux !
Une histoire qui prouve que pour avoir une nouvelle vie, il faut parfois savoir partir sans regarder derrière soi
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