Vaste géant dont les eaux agitées bordent le continent Antarctique, l’océan austral participe grandement à la régulation du climat global. L’absorption de chaleur et de CO2 qu’il fournit tempère notamment l’amplitude des fluctuations climatiques. Suite à de nouveaux travaux basés sur des mesures de terrain, cette dernière a même été revue à la hausse.
Environ un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) est épongé par l’océan, ce qui provoque son acidification. Cette absorption est en grande partie localisée aux hautes latitudes, là où l’eau est relativement froide et soumise à un important brassage qui l’entraîne vers les profondeurs.
Or, déchaînées par les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants, les eaux de l’océan austral participent plus activement à ce transfert qu’on ne le pensait jusqu’à présent. En effet, il était généralement admis que la capture de CO2 par le phytoplancton et autres cyanobactéries se figeait en saison froide, un peu comme les feuilles s’effacent des arbres à l’approche de l’hiver. Toutefois, des mesures in situ effectuées de juillet à août 2017 montrent que ce n’est pas le cas et que le processus se poursuit même les jours les plus froids et sombres de l’année.