La recherche scientifique s’appesantit souvent sur les impacts environnementaux liés au changement climatique (la perte de biodiversité, la montée du niveau des mers, etc.) ou les crises économiques liées aux catastrophes naturelles. Cependant, la science s’intéresse plus rarement aux répercussions purement sociales. Dans une étude, des chercheurs de l’University College London dévoilent pourtant un lien glaçant entre le changement climatique et une prévalence accrue de la violence contre les femmes, toujours les premières victimes dans les pays sévèrement touchés par le réchauffement climatique.
Ce sujet ne semble peut-être pas nouveau. En effet, au Kenya, des femmes ont par le passé été chassées de leur foyer par des hommes frustrés à cause de la sécheresse sévère qui avait plongé les familles dans la pauvreté. En Espagne, une étude de 2018 montrait que le risque de meurtre et de violence conjugale contre les femmes a augmenté quelques jours après une vague de chaleur. Au Pérou, l’ONU s’inquiétait par ailleurs que les femmes soient obligées de voyager plus loin pour trouver de l’eau, ce qui les expose alors à des violences sexuelles. Et après que l’ouragan Katrina a frappé la côte du golfe des États-Unis en août 2005, l’ONU a rapporté que les viols avaient augmenté dans les parcs de caravanes du Mississippi, atteignant plus de 53 fois le taux de référence de l’État.