Bien qu’elles ne couvrent qu’un dixième des surfaces terrestres, les forêts boréales stockent environ un tiers du carbone continental, la plus grande partie étant contenue dans les sols. En effet, la décomposition de la matière végétale (feuilles, troncs, etc.) est particulièrement lente dans ces régions froides. Si, jusqu’à présent, ce réservoir était plutôt stable, le réchauffement accéléré des hautes latitudes menace de déstocker une quantité croissante de carbone vers l’atmosphère sous forme de CO2 ou de méthane (CH4), deux puissants gaz à effet de serre.
À cet égard, des chercheurs ont montré que la saison des incendies boréaux s’allonge et que les brasiers gagnent en fréquence et en intensité, ce qui participe à la remise en circulation du carbone contenu dans les sols. Or, si la repousse ultérieure des forêts compense une partie des émissions, une fraction (environ 20%) est libérée de façon irréversible et s’accumule dans l’atmosphère.