Une fuite souterraine que
personne n’avait anticipée, révélée par l’analyse fine de roches
volcaniques à Hawaï. Et qui pourrait bien transformer notre
compréhension de la dynamique interne de la planète.
C’est en étudiant des
échantillons issus du volcan Kilauea, l’un des plus actifs du
monde, que des géochimistes de l’université de Göttingen
(Allemagne) ont repéré une anomalie. Ils ont détecté des
concentrations anormalement élevées de ruthénium, un métal précieux
du groupe du platine.
Or, le ruthénium trouvé dans
ces roches ne ressemble pas à celui généralement présent dans le
manteau terrestre. Sa signature isotopique évoque plutôt celle du
ruthénium… que l’on pense confiné dans le noyau depuis la formation
de la Terre.
En d’autres termes, ces
fragments de lave hawaiienne porteraient la trace chimique d’un
voyage incroyable : une ascension de plusieurs milliers de
kilomètres à travers le manteau, depuis la frontière noyau-manteau
jusqu’à la surface.