Produits ménagers : pourquoi-faut il impérativement les remplacer par des produits naturels ?

Avons-nous vraiment besoin, pour faire le ménage, de tous ces produits qui s’entassent sous notre évier ? Liquide pour le sol, nettoyant cuisine, spray anticalcaire, lingettes multi-usages, mousses pour salle de bains, détachant moquette, gel W.-C., « pschitts » magiques… Au rayon ménage, on nous fait miroiter tout un tas de bénéfices et de facilités dont on pourrait très bien se passer. Car deux ou trois produits naturels suffisent pour nettoyer sa maison de manière efficace, et surtout sans prendre de risques pour sa santé !

Une toxicité multiple Savez-vous qu’un flacon de lessive peut contenir plus de 200 substances chimiques, même si elles ne figurent pas sur l’étiquette ? « 283  substances chimiques différentes ont été identifiées et évaluées lors de de notre essai comptant 108 produits ménagers », explique la revue 60 millions de consommateurs, dans un bon dossier publié en septembre 2019. Parmi elles : des sulfates, des allergènes et sensibilisants, des biocides, des perturbateurs endocriniens et autres substances suspectées d’être cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques… ! Tous les ingrédients ne sont pas forcément nécessaires et l’industrie pourrait facilement s’en passer. C’est le cas des isothiazolinones, des conservateurs irritants, allergisants et sensibilisants, le cas aussi de certains ammoniums quaternaires qui aggravent le triste phénomène de résistance des bactéries aux antibiotiques. Parmi les autres substances préoccupantes : le butylphénylméthyl-proprional ou lilial, utilisé comme parfum. Pour les tensioactifs, l’ingrédient principal des produits détergents, il est en revanche difficile de s’en passer. Si les bons fabricants utilisent des substances d’origine naturelle, les mauvaises marques emploient des produits chimiques dérivés de pétrole. La revue 60 millions de consommateurs défend la nécessité de mettre en place une étiquette plus claire pour s’y retrouver, un peu comme les scores nutritionnels pour les denrées alimentaires. Elle a créé un classement, le Ménag’Score (score ménager), pour calculer le risque chimique global d’un produit en tenant compte des menaces de chaque ingrédient pour la santé et l’environnement. Le classement Ménag’Score de nos flacons du commerce s’avère décourageant : seule une infime minorité des produits obtient la lettre A (inoffensif). Les autres sont à utiliser avec parcimonie voire à bannir, car particulièrement toxiques (les lingettes, les sprays désodorisants et les blocs W.-C.). « Mal notés, les produits pour le sol sont souvent insuffisamment dilués et non rincés. Attention si vous avez des enfants qui se promènent au ras du sol et respirent ces surfaces ! », commente la revue. La pression des associations de consommateurs a finalement décidé l’État à réagir. Le « toxi-score », annoncé en mai  2021, aura pour objectif de signaler la nocivité des produits ménagers. Les premiers pourraient être étiquetés dès 2022. Mais l’affichage ne sera pas obligatoire, du moins dans un premier temps.

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