Le 31 juillet 2024 marque un tournant significatif dans le domaine de l’exploration spatiale militaire des États-Unis. United Launch Alliance (ULA) vient en effet d’opérer son dernier lancement d’une charge utile militaire américaine à l’aide de la fusée Atlas V, mettant ainsi fin à une ère de dépendance envers les moteurs de fusée russes. Ce lancement historique, le 101e de l’Atlas V et le dernier à servir les besoins de sécurité nationale des États-Unis, symbolise un changement majeur dans la manière dont le Pentagone aborde les technologies spatiales et les relations internationales.
Après la chute de l’Union soviétique, les États-Unis avaient décidé d’acheter des moteurs de fusée russes pour leurs propres lanceurs dans un esprit de coopération internationale. Ce choix avait été dicté par un double objectif : soutenir l’industrie aérospatiale russe tout en évitant que des technologies sensibles ne tombent entre les mains de pays considérés comme des menaces, comme l’Iran ou la Corée du Nord.