Depuis des millions d’années, des espèces d’arbres se propagent de l’Amazonie aux forêts atlantiques à travers une région trop aride pour leur croissance. La manière exacte dont elles ont accompli ce voyage difficile restait jusqu’ici floue, mais une équipe de scientifiques avance aujourd’hui une nouvelle hypothèse dans son étude : les arbres utiliseraient constamment les rivières comme des sortes d’autoroute vertes. Ces corridors verts ont permis aux espèces de migrer entre les deux forêts, malgré les vastes étendues de forêts sèches et de savanes qui les séparent.
Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que la migration des arbres entre l’Amazonie et la forêt atlantique ne se produisait que lors de périodes climatiques plus humides et propices, notamment au moment de rares changements climatiques. Cependant, une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B Biological Sciences par le Royal Botanic Garden Edinburgh (RBGE) et l’Université d’Exeter apporte une tout autre explication qui remet en cause cette hypothèse de longue date. À la place, l’étude suggère que ces espèces se sont dispersées de manière continue au fil du temps en utilisant les forêts riveraines qui traversent les écosystèmes secs du Brésil comme des voies naturelles de migration.